Aide financière aux personnes touchées par des crises
Pourquoi l’aide financière est-elle si importante en période de crise ?
L’aide financière est un terme général qui fait référence à tout type d’assistance monétaire qui participe à soutenir les personnes touchés par des crises. Cela pourrait être des transferts monétaires, des transferts de fonds et des efforts pour encourager l’inclusion financière.
L’aide financière est principalement fournie par les gouvernements, ainsi que par des agences humanitaires, des organisations non gouvernementales (ONG), des entreprises privées ou directement par des particuliers.
Il est important d’analyser les types et les flux d’aide financière en temps de crise pour comprendre le contexte dans lequel les transferts monétaires opèrent. Globalement, les organisations humanitaires jouent un rôle modeste, mais significatif, en aidant les personnes touchées par les crises à faire face et à renforcer leur résilience face aux chocs futurs. Les ressources des communautés locales, les transferts de fonds, les programmes d’assistance sociale dirigés par le gouvernement dans les pays touchés par la crise, les partenariats avec les acteurs du secteur privé et la connectivité numérique mondiale font partie du paysage de l’aide financière.
L’aide financière évolue, et cela emporte des conséquences importantes pour les rôles futurs des acteurs humanitaires et la manière dont ils planifient et mettent en œuvre des programmes afin d’optimiser les résultats pour les personnes touchées par une crise. Pour approfondir ce sujet, consultez le rapport Futur de l’aide financière : Prévisions pour 2030 du CALP.
Formes d’aide financière en temps de crise
Paiements de la protection sociale
La protection sociale est généralement considérée comme des politiques et des programmes qui permettent aux personnes démunies et vulnérables de mieux faire face aux chocs qui affectent leur niveau de vie et leur bien-être à long terme. Il existe différentes formes de protection sociale, certaines auxquelles les personnes doivent cotiser pour en bénéficier et d’autres non. Cela pourrait notamment inclure les allocations chômage, les allocations d’invalidité ou les pensions de retraite pour les personnes âgées ainsi que les programmes de vaccination gratuits ou les coupons alimentaires.
La protection sociale est normalement assurée par les gouvernements. Mais dans les situations de conflit ou lorsque l’État est fragile, les acteurs humanitaires non gouvernementaux peuvent apporter ce type d’assistance.
Les programmes d’assistance sociale ont été reconnus pour leurs capacités à renforcer la résilience et sont de plus en plus réactifs aux chocs pour mieux soutenir les personnes en temps de crise.
Pour en savoir plus, consultez la page du b.a.-ba des transferts monétaires consacrée à la protection sociale ou la page du site du CALP dédiée à la protection sociale.
Transferts monétaires
Les transferts monétaires fournissent aux personnes touchées par les crises des transferts monétaires ou des coupons afin qu’elles puissent choisir et acheter leurs propres biens et/ou services.
Il existe plusieurs types de transferts monétaires, tous avec des degrés de flexibilité variables, tels que les transferts monétaires conditionnels, les transferts monétaires inconditionnels, les transferts d’espèces à usages multiples (TEUM) ou les coupons. Les transferts monétaires peuvent être utilisés parallèlement à d’autres formes d’aide et, dans certaines situations, ils peuvent être combinés avec d’autres types d’aide pour obtenir les meilleurs résultats.
Transferts de fonds
Un transfert de fonds désigne un transfert d’argent ou de fonds d’une personne ou d’une entité à une autre, généralement sur de longues distances ou entre différents pays. Il s’agit généralement d’une personne ou d’un travailleur migrant qui envoie de l’argent à sa famille ou à ses proches dans son pays d’origine.
Le montant total des transferts de fonds mondiaux dépasse souvent l’aide publique au développement (APD) et constitue la principale source de flux financiers externes vers certains pays à revenu faible ou intermédiaire. En 2022, les flux de transferts de fonds vers les pays à revenu intermédiaire inférieur étaient estimés à 626 milliards de dollars.
Bien qu’ils soient utilisés par beaucoup de personnes comme un filet de sécurité, les transferts de fonds ne sont pas des transferts monétaires et ne doivent pas être considérés comme une forme d’aide humanitaire, car ils ne sont pas nécessairement destinés aux les personnes les plus vulnérables impactées par une crise.
Microfinance
La microfinance (également connue sous le nom de microcrédit) est un type d’assistance financière où les personnes à faible revenu reçoivent de petits prêts pour investir dans la création ou le développement d’activités génératrices de revenus.
Les programmes de microfinance peuvent être efficaces dans les contextes de développement et de déplacements de population à plus long terme, en aidant les personnes à créer ou à développer de petites entreprises.
L’une des principales critiques de la microfinance est que si les montants sont trop faibles, ils finissent souvent par être utilisés pour couvrir des besoins de base tels que l’achat de nourriture et ne vont pas être investis dans des projets générateurs de revenus. Dès lors, les bénéficiaires ne peuvent pas rembourser les intérêts accumulés par le micro-prêt et les autres versements servent à rembourser les intérêts.
Ces paiements doivent être remboursés (contrairement à d’autres flux financiers tels que les transferts monétaires ou, dans la plupart des cas, les transferts de fonds).
Épargne et crédit
Un groupe d’épargne et de crédit est un groupe d’assistance financière autogéré composé de membres de la communauté qui se réunissent régulièrement pour économiser leur argent dans un espace sûr, accéder à de petits prêts et obtenir une assurance d’urgence.
Ils sont souvent utilisés comme un service financier d’entrée de gamme durable pour les personnes qui ne peuvent pas accéder aux systèmes financiers typiques, comme les femmes ou les réfugiés ne possédant pas de documents d’identité.
Les membres du groupe d’épargne et de crédit contribuent à l’épargne dans un fonds central à partir duquel ils peuvent emprunter au besoin et rembourser avec intérêt. Après une période déterminée, l’épargne et les intérêts gagnés sont distribués aux membres en fonction du montant que chacun a épargné au sein du groupe.
Environ 90 % des groupes d’épargne et de crédit continuent de fonctionner plus de cinq ans après que les membres ont reçu la formation. En moyenne, un groupe doublera sa mise de départ. De tels groupes peuvent être un outil pour autonomiser financièrement les femmes qui ne peuvent pas travailler, augmentant potentiellement leur indépendance et leurs choix.
Argent contre travail
L’argent contre travail est un type de transfert monétaire humanitaire qui fournit des paiements en transferts monétaires aux personnes touchées par une crise à condition qu’elles effectuent un travail temporaire. Il peut s’agir de réparer des routes, de nettoyer des débris ou de reconstruire des installations d’approvisionnement en eau et d’assainissement.
Les programmes « Argent contre travail » peuvent soutenir les revenus des personnes à la suite d’une catastrophe qui entraîne une perte de moyens de subsistance, tout en aidant au relèvement en reconstruisant les infrastructures publiques ou communautaires.
En savoir plus sur l’Argent contre travail.
Quelle est l’importance des transferts monétaires par rapport aux autres formes d’aide financière ?
Bien que les transferts monétaires humanitaires ne soient pas la plus grande source d’aide financière au monde pour les personnes touchées par des crises, ils jouent un rôle clé pour garantir que les personnes touchées par les crises soient en mesure de satisfaire leurs besoins fondamentaux.
Bien que les transferts monétaires constituent un flux d’aide financière beaucoup plus modeste que les transferts de fonds (6,7 milliards de dollars contre 597 milliards de dollars en 2021), ils jouent un rôle très important en ciblant les personnes les plus touchées par les crises.
Tandis que les transferts de fonds sont utilisés par beaucoup de personnes comme un filet de sécurité, ils sont envoyés à la discrétion des expéditeurs et peuvent ne pas atteindre les plus vulnérables, comme les femmes ou les personnes âgées. Dans les contextes humanitaires, les transferts de fonds ont tendance à être effectués lors de crises soudaines (telles qu’une inondation), mais rarement lors de crises prolongées, telles qu’une sécheresse ou un conflit.
Les programmes de filets sociaux gouvernementaux fournissent un soutien à 2,5 milliards de personnes dans le monde et constituent un élément important de la réponse aux crises. Cependant, dans de nombreux États fragiles et/ou sujets aux catastrophes, les capacités en transferts sociaux sont encore limitées : en 2018, seuls 18 % des personnes les plus pauvres des pays à faible revenu étaient couvertes par des transferts sociaux.
Comment les transferts monétaires sont-ils liés à d’autres formes d’assistance financière ?
Les transferts monétaires ne sont qu’une des nombreuses formes de flux financiers auxquels les personnes peuvent accéder pendant ou après une crise. Associer les transferts monétaires à d’autres formes d’aide financière peut souvent constituer un moyen plus efficace de répondre aux besoins des personnes touchées par les crises.
Par exemple, la combinaison de transferts monétaires avec d’autres formes d’aide financière peut fournir une aide d’urgence à court terme tout en renforçant la résilience à plus long terme. Un projet pilote du modèle d’associations villageoises d’épargne et de prêt dans les situations d’urgence de CARE pour les femmes touchées par le conflit au Yémen a permis de constater que la combinaison de transferts monétaires avec des groupes d’épargne et de crédit permettait aux personnes de développer un filet de sécurité important pour faire face aux chocs futurs.
Le cas échéant, associer les transferts monétaires humanitaires à la protection sociale peut apporter de nombreux avantages, notamment une meilleure couverture et l’adéquation des programmes de protection sociale. La mise en place de systèmes de protection sociale plus solides pourrait à terme fournir une assistance plus efficace aux personnes en situation de crise, contribuer à rendre les personnes plus résistantes aux chocs et réduire le besoin d’aide humanitaire.
Les acteurs humanitaires peuvent également utiliser les plateformes et processus existants des programmes de transferts sociaux pour apporter des interventions basées sur des transferts monétaires humanitaires. Cela pourrait potentiellement accélérer les temps de réponse et permettre aux agences d’atteindre un plus grand nombre de personnes plus rapidement.
Pour plus d’informations sur les transferts monétaires, visitez d’autres pages sur le b.a.-ba des transferts monétaires.