Argent contre travail

Qu’est-ce qu’un programme « Argent contre travail » ?

Les programmes humanitaires d’argent contre travail (ACT) sont un type de transferts monétaires qui vise à reverser aux personnes un revenu après ou pendant une crise humanitaire. Les activités d’argent contre travail peuvent inclure la réparation des routes, le nettoyage des débris ou la reconstruction des installations d’approvisionnement en eau et d’assainissement en contrepartie d’un paiement.

L’argent contre travail est un type de transfert monétaire conditionnel car les personnes reçoivent des transferts monétaires à condition qu’elles effectuent un travail temporaire, qu’il soit qualifié ou non qualifié.

Comment fonctionne le programme « Argent contre travail » ?

Les programmes « Argent contre travail » fournissent un revenu à court terme aux personnes touchées par une crise tout en atteignant d’autres objectifs tels que la reconstruction d’infrastructures publiques ou communautaires essentielles au relèvement.

Les personnes sont généralement payées en fonction du temps travaillé (taux journalier), mais peuvent être payés en fonction de la production réalisée (nombre d’articles produits).

La première étape à accomplir est d’évaluer si le programme « Argent contre travail » constitue une réponse appropriée. Ensuite, des décisions sur le type d’emplois nécessaires et les niveaux de rémunération sont nécessaires. Les paiements tiennent compte du marché de l’emploi et de l’économie locale. Les acteurs étatiques locaux et les communautés doivent être consultés dès le départ, afin qu’ils soient informés et associés au programme, le cas échéant.

Une fois les travaux commencés, les personnes perçoivent des revenus sous forme de paiements directs, soit en espèces physiques, soit en argent mobile.

Plusieurs guides existent pour aider les agences à concevoir et à mettre en œuvre des programmes « Argent contre travail », y compris le Guide des programmes d’argent contre travail de Mercy Corps et la note d’orientation Argent contre travail du Cluster sécurité alimentaire.

Qu’est-ce que sont les activités du programme « Argent contre travail » ?

Voici quelques exemples d’activités du programme « Argent contre travail » :

• Déblayer des débris et des routes après une catastrophe. Le déblaiement des routes peut permettre d’accéder aux marchés et de reconnecter les quartiers, ce qui peut permettre aux communautés touchées par une catastrophe de se relever.
• Construire des abris d’hiver temporaires pour protéger les personnes qui ont perdu leur maison à cause des températures hivernales.
• Construire des digues ou entretenir le drainage autour des communautés dans les zones sujettes aux inondations.
• Maintenir des services d’approvisionnement en eau et d’assainissement dans un camp de réfugiés.

Quels sont les objectifs du programme « Argent contre travail » ?

Les programmes « Argent contre travail » visent à :

• Relancer l’économie locale en augmentant le pouvoir d’achat des personnes et en stimulant les marchés locaux.
• Créer et/ou réparer des infrastructures communautaires à la suite d’une catastrophe naturelle ou d’un conflit.
• Accroître la résilience des communautés touchées par la crise en leur fournissant une source de revenus.
• Réduire les tensions entre les populations déplacées et les communautés d’accueil. Par exemple, un projet au Liban a permis d’améliorer la cohésion sociale et les perceptions positives de l’aide lorsque l’argent contre travail a été versé à la fois aux communautés d’accueil et aux réfugiés.
• Créer des opportunités de revenus temporaires après une catastrophe là où les moyens de subsistance sont perdus. Cela peut encourager les personnes à rester plutôt qu’à migrer vers une autre région à la recherche d’un travail.
• Fournir un travail rémunéré et combler les pénuries potentielles de main-d’œuvre dans les camps.

Quels publics peuvent être soutenus par un programme « Argent contre travail » ?

Les programmes humanitaires « Argent contre travail » visent à soutenir les personnes touchées par une crise. Ils sont souvent conçus pour aider les plus vulnérables qui pourraient ne pas être en mesure de trouver du travail par d’autres canaux, comme les réfugiés ou les femmes.

L’argent contre travail est plus efficace lorsqu’il est fourni pour :

• Communautés ayant besoin d’entretenir, de construire ou de reconstruire des actifs ou des moyens de subsistance à la suite d’une catastrophe.
• Communautés accueillant des populations déplacées, ce qui entraîne une pression sur les services et les actifs communautaires.
• Communautés touchées par une perte généralisée de travail rémunéré en raison d’une catastrophe, d’une urgence ou d’un autre contexte de crise.
• Personnes confrontées à un accès réduit aux sources de revenus.
• Situations où il y a un travail significatif qui peut être effectué par une main-d’œuvre non qualifiée sans la mettre en danger.

Quand faut-il utiliser un programme « Argent contre travail » ?

Le programme « Argent contre travail » ne devrait être utilisé que dans des contextes où il existe une demande et un besoin clairs de main-d’œuvre, ou lorsque cela n’empêchera pas les participant·e·s de s’engager dans d’autres travaux plus pertinents pour leur rétablissement.

Compte tenu des besoins des personnes à la suite d’une crise, les transferts monétaires inconditionnels sont souvent considérés comme plus appropriés dans de nombreux contextes, car ils évitent d’ajouter des obstacles pour que les personnes perçoivent l’aide.

Exemples de programme « Argent contre travail »

• Un programme « Argent contre travail » de la GIZ et de Malteser International a formé et recruté des femmes dans quatre camps de réfugiés en Irak en tant que conseillères en santé. Les bénéficiaires ont suivi des cours d’éducation à l’hygiène, aux premiers secours et à la nutrition, puis ont été chargées de disséminer les informations au sein de leur quartier..
• Les organisations locales Bonyan Organization et White Hands Association ont mis en place un programme d’argent contre travail dans le camp d’Atma, en Syrie, pour les personnes déplacées par le conflit. Le projet visait à installer des pompes à eau pour de l’eau potable et à creuser des puits, ainsi qu’à fournir des opportunités de revenus pour les habitant·e·s du camp.
• Un projet de programme « Argent contre travail » de Church World Service dans le comté de Baringo, au Kenya, visait à fournir aux communautés agricoles dans les zones sujettes à la sécheresse sévère des transferts monétaires pour couvrir leurs besoins de base, soutenir le relèvement après la sécheresse et se préparer aux chocs futurs

Combien perçoivent les bénéficiaires avec un programme « Argent contre travail » ?

Le niveau des paiements devrait permettre d’éviter le risque d’impacts économiques indésirables tels que la fluctuation des prix, la dépendance ou la concurrence avec les producteurs locaux.

Les personnes perçoivent généralement un salaire qui ne dépasse pas le salaire minimum dans le pays afin de minimiser le risque d’impacts négatifs sur le marché du travail. Dans certains cas, les personnes peuvent être payées de 10 à 20 % de moins que le taux normal du marché.

La bibliothèque CALP comprend des conseils pour les programmes « Argent contre travail », tels que les bonnes pratiques du Cluster moyens de subsistance d’urgence en Irak pour déterminer les salaires dans le cadre d’un programme « Argent contre travail ».

Plus d’informations sur les autres Types de transferts monétaires sont disponibles sur le b.a.-ba des transferts monétaires.