Cash Plus et programmation intégrée
Qu’est-ce que le programme Cash Plus ?
Le programme Cash Plus permet le versement de transferts d’espèces aux personnes confrontées à des crises en combinaison d’autres formes d’assistance complémentaires. Bien que les transferts d’espèces constituent une méthode d’assistance populaire, ils ne peuvent pas suffire à eux seuls pour satisfaire efficacement un ou plusieurs besoins spécifiques. Le programme Cash Plus suppose que les transferts d’espèces soient une composante essentielle d’une intervention, en parallèle d’autres composantes telles que la formation, l’aide aux moyens de subsistance ou la communication pour favoriser le changement de comportement. Les composantes « Plus » d’une intervention peuvent être fournies par la même agence distribuant des transferts d’espèces ou par d’autres agences humanitaires, institutions gouvernementales ou prestataires de services publics ou privés.
Cette vidéo traite de l’utilisation des transferts monétaires dans un contexte de développement (c’est-à-dire pour “mettre fin à la pauvreté”). Cependant, une approche complémentaire de la programmation peut également être adoptée dans un contexte humanitaire.
Quels sont les avantages du programme Cash Plus ?
Le programme Cash Plus peut améliorer l’impact global d’une intervention en répondant à un plus large éventail de besoins. Certaines recherches montrent que l’intégration des transferts d’espèces à d’autres formes d’assistance, telles que l’assurance maladie, la formation aux moyens de subsistance ou les liens vers des services de santé sexuelle et reproductive (SSR), peut être bénéfique à la fois pour les personnes et leurs ménages.
Qu’est-ce que sont les activités complémentaires ?
Les activités complémentaires sont considérées comme une alternative neutre au programme Cash Plus ; cela implique la prise en compte d’une gamme de modalités pour sélectionner la combinaison la plus efficace pour satisfaire à un ou plusieurs besoins humanitaires, où les transferts d’espèces peuvent ou non être un élément central.
Le CALP Network recommande d’utiliser le vocabulaire et l’approche des « activités complémentaires » plutôt que ceux du « programme Cash Plus ».
Le glossaire CALP contient plus de détails.
Qu’est-ce que la programmation intégrée ?
La programmation intégrée vise à répondre de manière holistique aux besoins des personnes touchées par les crises en combinant différents types de soutien et d’approches humanitaires.
L’approche sectorielle traditionnelle de l’aide (par exemple, nourriture, abris, éducation, santé) signifie souvent que l’évaluation des besoins, l’analyse et la conception des interventions se déroulent en « vases clos » sectoriels. La programmation intégrée adopte une approche intersectorielle et holistique pour évaluer les besoins et planifier les réponses dans le but de répondre plus efficacement aux besoins et de mieux utiliser les ressources disponibles.
Les impacts positifs des transferts d’espèces peuvent être limités par des facteurs externes, tels que la disponibilité des services de santé et d’éducation de qualité, l’accès à l’eau potable ou à une économie locale prospère. En adoptant une approche de programmation intégrée, les impacts des transferts monétaires peuvent être approfondis.
Quelle est la différence entre la programmation intégrée, les activités complémentaires et le programme Cash Plus ?
La programmation intégrée est un terme plus large que « programme Cash Plus » ou « activités complémentaires ».
La programmation intégrée permet d’étudier la réponse à une crise humanitaire de façon plus large, ou au moins en adoptant une approche à l’échelle de l’organisation, en couvrant différents types de soutien et d’approches humanitaires.
La programmation intégrée ou le programme Cash Plus fait généralement référence à une seule intervention ou à un seul programme (avec plusieurs composantes ou types d’aide) pour atteindre des résultats spécifiques.
Exemples d’activités complémentaires utilisant les transferts monétaires (ou le programme Cash Plus)
- Les transferts d’espèces peuvent être utilisés pour rémunérer la population locale pour défricher et réparer les terres (argent contre travail) et des outils et des semences peuvent être distribués (assistance en nature) pour soutenir les agriculteurs au début de la saison des semis.
- Les ménages bénéficient de transferts d’espèces pour les aider à satisfaire leurs besoins fondamentaux, ainsi que de coupons qui ne peuvent être échangés que contre des produits alimentaires frais, et d’un programme d’éducation nutritionnelle.
- Les personnes déplacées bénéficient d’un abri et de services (en nature) ainsi que de transferts d’espèces pour les aider à satisfaire leurs besoins fondamentaux immédiats. Parallèlement, certains ménages reçoivent des subventions en espèces pour les aider à créer leurs moyens de subsistance.
- Des transferts d’espèces (ou des coupons) sont fournis ainsi que des informations ou des communications visant à faire évoluer les comportements, telles que des démonstrations culinaires et/ou une éducation nutritionnelle afin d’encourager un régime alimentaire plus varié et une meilleure sécurité nutritionnelle.
- Les bénéficiaires de transferts d’espèces reçoivent une formation professionnelle et un soutien en nature (équipements) dans le cadre d’une intervention relative aux moyens de subsistance.
- Un programme distribuant des transferts d’espèces aux personnes touchées par une crise facilite les liens avec les services de soutien pertinents fournis par d’autres entités (gouvernementales ou non gouvernementales). Cela pourrait par exemple inclure un soutien psychosocial, tel que des visites à domicile par des travailleurs sociaux.
Études de cas
En Tanzanie, un programme Cash Plus a permis de réduire l’exposition des adolescentes et des jeunes femmes non scolarisées au VIH, ainsi que leur dépendance à l’égard de partenaires masculins et ainsi améliorer leur réussite entrepreneuriale. Le projet Dreams, mis en œuvre par une ONG en 2017-2018 par le projet Sauti (un accord de coopération quinquennal financé par USAID), a fourni des transferts d’espèces, un accès à des groupes d’épargne et une éducation financière dans le cadre d’un mentorat plus large et d’un programme de changement des comportements. À la suite de leur participation au projet, les adolescentes et les femmes étaient davantage capables de satisfaire leurs besoins fondamentaux, devenaient moins susceptibles de se livrer à des relations sexuelles transactionnelles et moins dépendantes de partenaires masculins, et certaines ont même pu créer leur entreprise.
En Turquie, un programme géré par le gouvernement turc, le Croissant-Rouge turc et l’UNICEF a été utilisé pour encourager la scolarisation et améliorer la fréquentation scolaire des enfants des familles de réfugiés. Les transferts d’espèces étaient versés aux familles à condition que leurs enfants aillent à l’école (transferts d’espèces conditionnels). Un volet sur le programme Cash Plus a été inclus dans la conception du programme, consistant en un système de sensibilisation et d’orientation axé sur la protection de l’enfance. L’évaluation a montré une corrélation positive entre les visites dans le cadre de la protection de l’enfance et l’augmentation de la fréquentation scolaire.
Cette étude (résumée ci-dessous) a cherché à déterminer si l’aide en espèces et en bons d’achat pouvait améliorer l’impact des interventions contre la violence fondée sur le genre en Équateur et en Colombie..
Apprenez-en plus sur les transferts monétaires sur le b.a.-ba des transferts monétaires.