Pas de transparence, pas de confiance : comment les communautés perçoivent l’assistance humanitaire
Réputée pour sa culture dynamique, sa diversité linguistique et ses importantes ressources naturelles, la République démocratique du Congo (RDC) fait honneur à son surnom de « cœur de l’Afrique ». Pourtant, malgré sa richesse culturelle et ses avantages géostratégiques, le pays détient l’un des PIB les plus bas au monde, soit 73 % de sa population vivant dans l’extrême pauvreté. Aujourd’hui, son système de santé défaillant peine à contenir les épidémies de choléra, de malaria et de rougeole, tout en devant lutter contre le virus Ebola et le retour de la peste bubonique.
Ces dernières années, dans les provinces de l’Est, l’évolution vers des conflits plus localisés a fait de ces provinces l’épicentre de la violence des groupes armés. Depuis mars 2022, plus de 3,3 millions de personnes ont été déplacées dans la province de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, faisant passer le nombre total de personnes déplacées dans ces trois provinces à 5,6 millions en tout. Depuis octobre 2023, la reprise et l’intensification des affrontements dans le Nord-Kivu a obligé les personnes à fuir de chez elles, et l’on prédit déjà d’autres mouvements de population à venir. Selon le rapport de l’Organisation Internationale pour les Migrations, 33 % de la population du Nord-Kivu est actuellement déplacée.
Pour répondre à des besoins en forte et en rapide augmentation, la réponse humanitaire a renforcé ses opérations, et son étendue dans les territoires de l’Est de la RDC en juin 2023. L’objectif était de répondre aux pénuries alimentaires, de protéger les populations vulnérables (y compris celles exposées aux violences fondées sur le genre) affectées par les conflits et d’éviter la propagation de maladies transmissibles. Le financement actuel de la réponse ne s’élève qu’à 37 %, l’un des plus bas taux de soutien envers les efforts humanitaires en RDC ces dernières années.