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L'heure est venue de prendre des mesures audacieuses sur les transferts monétaires : en savoir plus

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Évaluation des impacts socio-anthropologiques liés aux interventions d’urgence à modalité « transferts d’argents » dans le Kanem – Rapport d’analyse d’impact

2014 — De Frédéric Meunier / ACF

Ce rapport reflète les constats perçus par l’évaluateur externe sur les impacts des actions de transferts monétaires sans contrepartie dans la région du Kanem et dans le cadre existant des projets en 2014. Les mesures de mitigations des impacts négatifs sont formulées dans le cadre de la poursuite à cours termes de projets similaires dans la région et pour des périodes de distributions des fonds de quatre à cinq mois maximum.

La reproduction à long terme de ce type de d’intervention, son extension en termes de nombre de mensualités par an ou l’augmentation des montants et du nombre de bénéficiaires n’ont pas été étudiés dans ce rapport et ne sont donc pas pris en compte dans les mesures de mitigations. Un rapport d’analyse prospective, intégrant des orientations stratégiques et programmatiques ainsi que des recommandations, est rédigé en parallèle. Celui-ci intègre les risques à moyen et long terme de ce type d’intervention dans le contexte du Kanem.

Au vu des faibles sommes distribuées par bénéficiaire (0.22€/jour), le projet actuel a peu d’impacts sur les relations au sein des communautés, sur ses représentants et sur les autorités locales. Cependant, la solidarité communautaire semble avoir été stimulée par une redistribution partielle au sein des clans filiaux des aides données.

Il est constaté un impact extrêmement faible sur l’économie locale, la majorité des fonds injectés repartant vers les zones d’approvisionnement de la région que sont majoritairement N’Djamena et la Libye. Aucune distorsion notable des marchés n’a été identifiée, que ce soit sur les cours des produits courants que sur des pénuries.

L’intervention permet de compenser avec efficience 50 % des besoins alimentaires mensuels de 8 000 foyers durant quatre mois.

Le projet semble avoir un impact nul, voir négatif, sur les capacités de résilience des communautés. Le versement régulier des fonds engendre un attentisme de la société, ne l’accompagnant pas vers de nécessaires évolutions culturelles et structurelles favorisant la résilience.

L’utilisation du cash transfert non conditionné, outil d’urgence adapté à des zones aux économies productives actives, n’est pas, dans un contexte de crise chronique sur une zone à l’économie exsangue non productive, approprié sur le moyen long / terme.

L’intervention semble donc retarder des échéances sans pour autant apporter des réponses à moyen termes. C’est une stratégie palliative mais en aucun cas une approche permettant de renforcer les capacités productives et la sécurité alimentaire. La communauté reste extrêmement fragile et la moindre variation défavorable économique, politique, sociale ou sécuritaire pourrait l’impacter fortement, faisant basculer la région du Kanem dans une crise profonde aigüe.