Étude de cas : opérations de transferts monétaires sans condition après le passage du cyclone Haiyan (Yolanda)

Le cyclone Haiyan, le plus puissant jamais mesuré, a d’abord touché Guiuan (province de Samar oriental) le 8 novembre 2013 au matin, causant de nombreuses pertes humaines et de graves dégâts matériels (logements, moyens de subsistance et infrastructures) dans neuf provinces philippines. Les îles de Leyte et de Samar ont été parmi les plus durement touchées ; les infrastructures du plus grand centre urbain de Leyte, Tacloban, ont été détruites à 90 %. Les autorités philippines ont estimé que le cyclone avait fait 13 millions de sinistrés, 3,4 millions de déplacés, et au moins 5 209 morts. Après le passage du cyclone Haiyan, la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (Fédération internationale) a lancé un appel d’urgence préliminaire pour aider la Croix-Rouge philippine à fournir une assistance humanitaire à 100 000 familles (500 000 personnes) en 18 mois. Une proportion considérable des besoins immédiats (produits alimentaires et non alimentaires) visés par l’appel d’urgence devait être couverte par le biais de transferts monétaires. Il était prévu que les besoins essentiels de 100 000 familles seraient satisfaits en combinant aides en nature et aides en espèces, et que 50 000 familles bénéficieraient de subventions en espèces sans condition. Il est essentiel de noter que ni la Croix-Rouge philippine ni la Fédération internationale n’avaient jamais tenté auparavant de procéder, sur une échelle aussi grande et quelques semaines après une catastrophe, au versement de subventions en espèces sans condition pour répondre aux besoins immédiats. La plus vaste opération de transferts monétaires d’urgence réalisée par la Croix-Rouge philippine jusque-là avait profité à 3 000 familles, à la suite des nombreux cyclones qui avaient balayé le pays durant l’été 2013.