Étude comparative des mécanismes de coordination des programmes monétaires en situation d’urgence
Principalement basée sur trois études de cas (Pakistan, Haïti, et la Corne de l’Afrique), cette étude comparative a pour objectif de tirer les leçons pour une meilleure coordination des programmes de transfert d’argent (CTP) lors des urgences à venir et d’aider à construire une stratégie de plaidoyer du CALP Network pour la coordination des programmes monétaires au niveau global.
Cette étude a été commanditée par le CALP Network et conduite par le Groupe URD.
Cette étude arrive aux conclusions suivantes:
La place de la coordination des programmes monétaires au sein de l’architecture de l’aide
Pour que la coordination soit efficace, il est recommandé que les discussions techniques (sur la manière de distribuer l’argent) soient séparées de la coordination stratégique (dans quelle mesure les besoins sont satisfaits). Alors que les discussions techniques exigent un groupe propre aux programmes monétaires, les discussions stratégiques doivent être mieux intégrées dans la coordination sectorielle existante (comme les Clusters).
Le rôle que joue la coordination des programmes monétaires pour lier les programmes de protection sociale à plus long terme à la réponse humanitaire et vice-versa
Etude comparative sur la coordination des programmes monétaires en situation d’urgence (pour améliorer à la fois le passage à l’échelle supérieure ou “scaling-up” et la réduction d’échelle ou “scaling-down”) devra être renforcé.
La coordination stratégique des programmes monétaires
Les programmes monétaires sont une manière de répondre aux besoins plutôt qu’une fin en soi, et cela doit être reflété dans la manière dont le sujet est abordé au sein de la coordination. Le principe de « coordonner par objectif, et non par modalité » doit être la base de l’intégration dans d’autres mécanismes de coordination.
L’argent peut être utilisés pour satisfaire des besoins dans de multiples secteurs et, par conséquent, la coordination des programmes monétaires ne doit pas se limiter à la sécurité alimentaire et aux moyens d’existence mais être intégrée dans une multitude de discussions sectorielles (dont sur les abris, l’éducation, la santé, l’eau, l’assainissement et l’hygiène, etc.) pour améliorer la cartographie des lacunes et des duplications en tenant compte à la fois des programmes monétaires et de l’aide en nature.
La coordination des programmes monétaires devra également se focaliser sur les résultats plutôt que sur les produits de manière à ne pas seulement mesurer la quantité d’aide mais aussi la manière dont les besoins sont satisfaits par tous les types d’aide (monétaire ou en nature). Par conséquent, il est important d’intégration les CTP à des moments clés du processus de prise de décision : diagnostic, analyse de la réponse, suivi et évaluation de l’impact.
La coordination technique des programmes monétaires
L’indépendance des groupes de travail techniques vis-à-vis de la coordination des Clusters peut créer une atmosphère plus informelle et inclusive, propice à un partage des bonnes (et mauvaises) pratiques parmi un ensemble d’organisations plus ou moins grandes.
Maximiser les ressources pour une coordination efficace des programmes monétaires
Un certain niveau de ressources est nécessaire pour soutenir réellement la coordination des programmes monétaires. Cela comprend des ressources humaines et financières pour développer des guidelines, conduire des études et des évaluations, etc.
Le nombre de forums devrait être réduit au minimum. Là où les forums se chevauchent en termes d’objectifs et de publics, ils devraient être fusionnés.
Cette étude propose un modèle de prise de décision permettant la formalisation de l’intégration des mécanismes de coordination des programmes monétaires au sein de l’ensemble du système humanitaire; nécessitant un dialogue plus abouti avec les diverses parties prenantes, et plus particulièrement les bailleurs, l’IASC et OCHA.