Transferts monétaires et santé : études de cas de Jordanie, du Burkina Faso et du Bangladesh

Bien que le système de santé jordanien soit l’un des plus robustes de la région, assurer la couverture des réfugié·es par le biais de la sécurité sociale nationale s’est avéré problématique. Comme en témoignent beaucoup de réfugié·es, les frais au point d’utilisation constituent une barrière importante les empêchant d’accéder aux soins de santé. L’étude conclut qu’en attendant l’intégration au sein des systèmes nationaux, les transferts monétaires peuvent aider à améliorer cet accès ainsi que l’utilisation des services de santé dans les contextes humanitaires, en réduisant les barrières financières directes et indirectes et/ou en encourageant l’utilisation de services préventifs gratuits.

L’ONG HELP (Hilfe zur Selbsthilfe) est active dans la région du Sahel du Burkina Faso depuis 2008 et a mis en œuvre avec succès plusieurs interventions visant à renforcer le système de santé et à combattre la malnutrition. En 2018, HELP a obtenu un financement du service d’aide humanitaire de la Commission européenne (ECHO) en faveur d’un projet de lutte contre la malnutrition aiguë dans le district sanitaire de Sebba. Dans le cadre de ce projet, HELP a introduit des transferts monétaires visant à payer les frais de transport des enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère vers le centre de récupération et d’éducation nutritionnelle intensive (CRENI) de Sebba.

Au Bangladesh, les personnes pauvres vivant en milieu urbain sont confrontées à nombre de besoins complexes en matière de santé, dont la forte prévalence des maladies non transmissibles, avec un accès insuffisant aux soins de santé et des paiements à la charge des patient·es élevés. Les frais élevés à la charge des patient·es et la distance à parcourir sont autant de barrières supplémentaires face à l’accès aux services de santé et une raison importante pour laquelle les personnes retardent des soins ou y renoncent. Cette étude examine l’utilisation expérimentale des coupons au Bangladesh par trois organisations différentes en vue de combler les lacunes en matière de santé pour les personnes en situation de pauvreté extrême dans les zones urbaines.