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L'heure est venue de prendre des mesures audacieuses sur les transferts monétaires : en savoir plus

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Engagements politiques en matière de transferts monétaires et comment surmonter les obstacles

Amos Doornbos réfléchit à ce que signifie le Grand Bargain pour l’assistance monétaire, et à ce qu’il reste encore à changer. Ce blog est une version plus détaillée d’un article publié à l’origine sur le blog « This is Amos ».

19 juillet 2022 — De Amos Doornbos

Camel

Le Grand Bargain a fait des transferts monétaires une modalité d’aide acceptable

En 2016, le secteur humanitaire s’est rassemblé autour d’un accord qui a été baptisé le « Grand Bargain ». Pour le dire simplement, l’un des engagements pris visait à mettre en œuvre plus de programmes basés sur des transferts monétaires. Six ans plus tard, qu’en est-il ?

Certains types d’engagements quant aux politiques générales (« plus de transferts monétaires », « priorité aux transferts monétaires ») nous aident à surmonter les obstacles liés au changement. Pour certains, s’engager collectivement aide à rendre le changement plus sûr. Pour d’autres, la peur de se voir exclus du collectif aide. La théorie des jeux aide à comprendre toutes ces dynamiques.

Au bout de six années, nous pouvons dire que le secteur s’est effectivement davantage tourné vers les transferts monétaires. Et maintenant, que faut-il faire ? Les programmes de transferts monétaires sont désormais plus acceptés, ce qui est positif. Pourtant, c’est maintenant que le vrai travail commence.

Les vieux modèles opérationnels sont dépassés

La plupart des organisations se sont saisies de l’opportunité que représentent les programmes de transferts monétaires d’une manière leur permettant de conserver leurs modèles opérationnels et organisationnels. Ces modèles, similaires à ceux des entreprises logistiques, ne sont plus adaptés. Or comme les transferts monétaires sont maintenant acceptés, nous n’avons d’autre choix que de réévaluer ces modèles. Cela ne sera pas facile. L’engagement de politique générale d’origine était acceptable car il ne menaçait pas le statu quo. Maintenant que nous avons surmonté l’obstacle de l’acceptation de ce mécanisme, nous commençons à entrevoir l’ampleur du défi que représente l’évolution des modèles opérationnels.

La transformation numérique implique aussi un changement

Au fur et à mesure que les transferts monétaires trouvaient leur place dans le secteur, la transformation numérique prenait également de l’ampleur, et le secteur reconnaissait la valeur des données et de leur bonne gestion. Nous collectons davantage de données, sur davantage de personnes, au moyen de technologies plus variées. Tout va plus vite, mais progressons-nous vraiment ? Nous avons optimisé les processus, fait la course à l’efficacité et recherché la rentabilité, mais les concepts d’efficacité comme de rentabilité ont été définis par le secteur, et non les personnes que nous voulons aider.

Nous pourrions devenir plus efficaces. Nous pourrions, en tant que secteur, toutes et tous obtenir une ceinture noire Six Sigma. Mais comme tout·e titulaire de ceinture noire pourrait vous le dire, nous savons que l’ultime effort avant le succès est aussi dur que la somme des efforts précédents.

Si nous avons accueilli l’idée de transformation numérique, parce qu’elle était novatrice, nous devons établir des connexions entre outils numériques et transferts monétaires et nous demander comment les modèles opérationnels et organisationnels doivent changer en réponse à cela.

Les concepts d’optimisation, d’efficacité et de valeur ne sont pas pertinents pour les plus vulnérables

La révolution des transferts numériques et du numérique est lancée. Toutefois, maintenant qu’avoir recours aux transferts monétaires est une pratique acceptée, nous allons probablement vivre une période de destruction créatrice, en particulier pour nos modèles opérationnels. La plupart des organisations humanitaires fonctionnent à partir de modèles basés sur la gestion de projet ou la logistique. Certaines ont adopté (ou tentent d’adopter) un modèle axé sur la gestion des données, mais la grande majorité d’entre nous réfléchit encore à la manière de passer d’un point A à un point B (par exemple, les transferts monétaires ou une aide physique). Même nos services sont mesurés comme à l’usine : chiffres, débit de travail, portée…

Les modèles qui ont stimulé notre croissance et certains types d’efficacité pourrait précipiter notre chute. On assiste à un nivellement par le bas. Il y aura toujours moins exigeant que nous.

Le problème (ou l’un d’entre eux), c’est que l’aide ne parvient pas aux personnes les plus vulnérables. Nous avons accès à la majorité. Les indicateurs de mesure des concepts d’optimisation, d’efficacité et de valeur ne sont pas pertinents pour les plus vulnérables. Les personnes les plus vulnérables le sont car elles sont difficilement atteignables, et déjà laissées pour compte. En Ukraine, les personnes âgées, handicapées ou malades n’ont pas pu fuir. Elles étaient bloquées et le sont encore. Leur acheminer l’aide coûte cher, de tout point de vue.

Le meilleur reste peut-être à venir

Cette situation n’a rien d’une fatalité. Nous devons adopter de nouveaux engagements de politiques générales. Des engagements basés sur de nouveaux modèles opérationnels, plaçant les personnes au cœur de la programmation, de la gestion des données, etc. Les opportunités sont nombreuses. Je parle ici d’opportunités inexploitées depuis des années, mais pas nouvelles. Nos modèles opérationnels peuvent changer, nous pouvons coordonner le travail par rapport à la fonction de chaque acteur, nous pouvons devenir des organisations axées sur le partage des connaissances, nous pouvons prendre le changement climatique (ou cancer de l’atmosphère) au sérieux, nous pouvons arrêter de voyager, car la localisation est peut-être une opportunité énorme à ne pas manquer.

Cette mission sera extrêmement difficile à remplir, mais pourrait s’avérer être la plus bénéfique.

À propos de l’auteur

Amos est actuellement directeur des systèmes de gestion des catastrophes au sein de World Vision International. Sa mission consiste à permettre aux individus d’obtenir plus de contrôle sur leurs données, ainsi qu’un meilleur accès à celles-ci, et à traiter les problématiques de consentement, d’éthique et de droits. Il écrit chaque jour sur son blog.